Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 1.djvu/186

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SOKRATÈS.

Pour le représenter au naturel, elles deviennent tout à coup des loups.

STREPSIADÈS.

C’est donc pour cela certainement que, hier, voyant Kléonymos, qui a jeté son bouclier, à la vue de ce lâche, elles sont devenues cerfs.

SOKRATÈS.

Et maintenant, quand elles ont aperçu Klisthénès, tu vois, c’est pour cela qu’elles sont devenues femmes.

STREPSIADÈS.

Salut, ô souveraines ! Aujourd’hui, si vous l’avez fait pour quelque autre, faites résonner pour moi votre voix céleste, reines toutes-puissantes.

LE CHŒUR.

Salut, vieillard des anciens jours, pourchasseur des études chères aux Muses ; et toi, prêtre des plus subtiles niaiseries, dis-nous ce que tu désires. Car nous ne prêtons l’oreille à aucun des sophistes égarés dans les nuages, si ce n’est à Prodikos, à cause de sa sagesse et de son bon sens, et à toi, à cause de ta démarche fière dans les rues, ton regard dédaigneux, tes pieds nus, ta patience à supporter nombre de maux, et l’air de gravité que tu tiens de nous.

STREPSIADÈS.

Ô Terre, quelle voix ! Qu’elle est sainte, auguste, prodigieuse !