Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 1.djvu/295

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je veux franchement te fournir tout ce que tu désires, hors le lait du kolakrète.

LE CHŒUR.

Il était sage celui qui a dit : « Avant d’avoir entendu le discours des deux parties, ne prononcez pas. » C’est toi, en effet, qui me parais maintenant avoir largement gagné la cause. Cela fait que ma colère se calme et que je jette ces bâtons. Et toi, notre contemporain et notre camarade, cède, cède à ses raisons, de peur de paraître un homme atteint de folie, d’entêtement exagéré, et intraitable. Qu’il m’eût été utile d’avoir moi-même un tuteur, un parent, pour me remettre ainsi dans le vrai sens ! Aujourd’hui, un dieu présent vient manifestement à ton aide dans cette occurrence ; on voit qu’il t’accorde sa faveur : accepte-la sans attendre.

BDÉLYKLÉÔN.

Oui, je le nourrirai ; je fournirai à ce vieillard tout ce qu’il lui faut, gruau à lécher, manteau doublé, couverture, fille qui lui frottera les reins et le reste. Mais qu’il se taise et ne souffle mot, cela ne peut me plaire.

LE CHŒUR.

Il s’est remis lui-même dans le bon sens sur les points où il extravaguait : il a reconnu tout à l’heure sa folie et il se reproche de n’avoir pas suivi tes conseils. Maintenant peut-être va-t-il se laisser convaincre par tes observations, et avoir la sagesse de changer de conduite en t’obéissant.

PHILOKLÉÔN.

Hélas ! malheur à moi !