Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 1.djvu/364

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des sacrifices, tandis que c’est à eux que sacrifient les Barbares. Aussi est-il naturel qu’ils veuillent vous voir tous exterminés, afin de recevoir les offrandes faites aux dieux.

HERMÈS.

Voilà pourquoi, depuis longtemps, ils trichent tous deux sur la durée des jours et rognent frauduleusement de leur disque.

TRYGÆOS.

Oui, de par Zeus ! Ainsi, cher Hermès, viens-nous résolument en aide et délivre avec nous la captive. Et désormais c’est à toi, Hermès, que seront consacrées les grandes Panathènæa et les autres fêtes en l’honneur des dieux, Mystères, Dipolia, Adonia. Partout les villes, débarrassées de leurs maux, offriront des sacrifices à Hermès Préservateur. Et tu auras encore bien d’autres avantages : moi, d’abord, je te fais présent de cette coupe pour les libations.

HERMÈS.

Ah ! je suis toujours sensible aux coupes d’or. À votre œuvre donc, braves gens ! Pioches en main, entrez dans la caverne, et écartez au plus vite les pierres.

LE CHŒUR.

Nous y sommes ; mais toi, le plus habile des dieux, dis-nous en bon ouvrier ce qu’il faut faire ; pour le reste, tu ne nous trouveras pas insouciants à la besogne.

TRYGÆOS.

Voyons, alors ; toi, tends vite la coupe, et préludons