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238 THÉÂTRE D'ARISTOPHANE.

entreprise, celui qui m'a mis dans tout cet embarras, ne paraît encore nulle part. Qui pourrais-je donc lui députer? Ah, la tragédie de Palamède me fournit un excellent expé- dient. J'écrirai comme lui sur de petites rames, que je jetterai au vent. Mais je n'en ai pas ici sous ma main. Où en trouverai-je-donc? Où? Pourquoi, h leur défaut, n'é- crirais-je pas sur ces statues? Cela vaudra bien mieux. Elles sont de bois, les rames sont aussi de bois. mes mains, prêtez-vous à une action qui va me tirer d'affaire. Allons, petites plaques bien unies, recevez l'empreinte que je vais faire avec ce burin, pour graver l'état de ma

position déplorable Oh, oh! voilà une R mal faite,

car où diable va-t-elle? Allez maintenant, plaques légères, parcourez tous les coins de côté et d'autre. Le temps presse.

LE CHŒUR.

PARABASE.

Adressons-nous aux spectateurs pour chanter nous- mêmes nos louanges, quoiqu'il n'y ait personne qui ne nous reproche de mille manières que nous ne sommes qu'une vraie peste pour les hommes, et que nous attirons sur eux toutes sortes de fléaux : les procès, les querelles, les séditions, les misères humaines et la guerre. Mais, je vous le demande, si nous sommes une peste, pourquoi nous épousez-vous, oui, si nous sommes véritablement une peste ? Pourquoi nous interdire de sortir et défendre qu'aucune de nous mette le nez à la fenêtre? Pourquoi tant de précautions pour garder une peste? S'il arrive qu'une femme soit allée quelque part et que vous ne la trouviez pas à la maison, vous ne vous possédez en au- cune manière, tandis que vous devriez vous réjouir et re-

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