Page:Aristophane - Théâtre 1889 tome 2.djvu/307

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Xanthias.

Que tu es maussade ! Ne te relèveras-tu donc pas tout de suite, avant d’être aperçu par quelque étranger.

Bacchus.

Je sens mon cœur défaillir. Applique-moi une éponge sur le cœur.

Xanthias.

Tiens, prends.

Bacchus.

Mets là[1].

Xanthias.

Où est-il ? Ô grands dieux ! Ton cœur est là ?

Bacchus.

La peur l’a fait tomber au bas de mon ventre.

Xanthias.

Ô le plus poltron des dieux et des hommes.

Bacchus.

Moi ? Comment serais-je poltron ; je t’ai demandé une éponge ? Personne en ma place n’eût eu cette présence d’esprit.

Xanthias.

Comment ?

Bacchus.

Un poltron se fût vautré et empesté dans la fange : moi, au contraire, je me suis levé et me suis bien nettoyé.

Xanthias.

Par Neptune, voilà de grands exploits !

Bacchus.

Oui, parbleu, je le pense. Mais n’as-tu pas été épou-

  1. Istud dicens, famuli manum spongiam tenentem arripit, sibique ad culum adducit. (Brunck.)