Page:Aristophane - Théâtre 1889 tome 2.djvu/331

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Bacchus.

Toi aussi, prends de l’encens et jette-le dans le feu.

Euripide.

Merci ! J’ai d’autres dieux à qui je m’adresse.

Bacchus.

Oui, tu en as de particuliers et de nouvelle fabrication.

Euripide.

Certainement.

Bacchus.

Soit. Invoque donc tes dieux particuliers.

Euripide.

Ô Éther, mon soutien, ô vivacité de babil, ô souplesse et art de pressentir les goûts, soyez-moi favorables pour repousser les traits auxquels je vais m’exposer.

Le chœur.

Nous sommes vraiment dans l’impatience d’entendre de la bouche de ces rudes lutteurs des discours bien peignés et d’assister à un combat de science. Ils ont tous les deux la langue bien affilée ; ils ne manquent pas de cœur et n’ont pas leurs esprits engourdis. Nous devons donc nous attendre à voir, d’un côté, l’élégance et la politesse, et, de l’autre, un déluge de mots splendides et magnifiques, fondant avec impétuosité sur les petits riens de son antagoniste et les renversant.

Bacchus.

Allons ! il faut commencer au plus vite à vous attaquer ; ne sortez pas des bornes prescrites par la politesse ; laissez-là les fictions et tout ce que tout autre pourrait dire.