sius, un Mégénetus esclave, hérissés de trompettes, de haches et de barbes[1], et toujours armés d’un rire ironique[2]. Les miens sont un Clitophon et le gracieux Théramène.
Théramène ? Cet homme retors et propre à tout, qui, s’il se trouve engagé, ou près de l’être, dans quelque méchante affaire, a coutume de s’en tirer, en se disant non de Chio, mais de Clos.
Telle est la vraie prudence à laquelle j’ai formé mes spectateurs. Je leur ai appris, par mes tragédies, à raisonner, à réfléchir, de manière qu’ils aient plus d’intelligence et de clairvoyance, et plus d’aptitude pour mieux tenir, entre autres choses, leur ménage et se rendre compte de tout, en se disant : « Où cela est-il ? Où est ceci ? Qui a pris cela ? »
C’est parbleu vrai. En effet, à peine un Athénien est-il rentré chez lui, qu’il appelle ses esclaves et qu’il leur demande : « Où est la marmite ? Qui a mangé la tête d’anchois ? Le plat que j’achetai l’an dernier est perdu ? Où est cet ail d’hier ? Qui a mangé l’olive ? » Auparavant ils restaient tous sots, la bouche béante, comme des Mammacouthos et des Mélitides.
Tu l’entends, ô vaillant Achille[3]. Eh bien, voyons, que