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L'ASSEMBLEE DES FEMMES. m

��PREMIERE VIEILLE, UNE JEUNE FILLE.

PREMIÈRE VIEILLE, à part.

Eh bien donc, on ne voit point passer d'hommes? Il est cependant bien temps. Pour moi, je reste là sans rien faire, bien fardée, parée de ma robe jaune, chantonnant entre mes dents et sautillant, pour embrasser quelqu'un de ceux qui passeront. muses, descendez sur mes lèvres et inspirez-moi une chanson voluptueuse sur des airs joyeux.

LA JEUiNE FILLE.

Vieille sorcière, tu as mis le nez à la fenêtre avant moi. Tu croyais que, moi ne paraissant pas, tu vendangerais une vigne abandonnée et que tu attirerais quelqu'un par ton chant. Si cela pouvait te réussir, je chanterais de mon côté. Quoique ce soit un moyen un peu trop usé et quel- quefois fastidieux, il est cependant agréable et comique.

PREMIÈRE VIEILLE.

Eh bien, appelle ce joueur de flûte et va de côté avec lui. Hé, hé, mon petit ami, le joueur de flûte; apporte tes instruments et répète des airs dignes de loi et de moi. Qu'il vienne à moi celui qui veut goûter le vrai plaisir. La folle jeunesse n'y entend rien. Seules les femmes mûres savent vraiment aimer. Nulle ne s'attache plus que moi à l'ami qui me recherche; les autres sont des volages.

LA JEUNE FILLE.

Ne porte point envie à la jeunesse. Les belles jambes sont l'apanage de cet âge, ainsi que les seins bien arron- dis; pour toi, ô vieille, tu es arrangée et plâtrée en vrai bijou de la mort.

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