Page:Aristophane - Théâtre 1889 tome 2.djvu/478

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facilement que tu fais la plus grande faute du monde en voulant, comme tu dis, enrichir tous les gens de bien.

BLEPSIDÈME.

Ô verges, ô carcans ; ne viendrez-vous pas à mon secours ?

LA PAUVRETÉ.

Il ne faut point tant faire de hélas, ni tant crier, avant que de savoir ce que j’ai à vous dire.

BLEPSIDÈME.

Hé ! qui pourrait s’empêcher de crier, en entendant tout ce que tu nous dis ?

LA PAUVRETÉ.

Tout homme.

CHRÉMYLE.

Mais que payeras-tu, si tu ne viens à bout de ce que tu te vantes de faire ?

LA PAUVRETÉ.

Tout ce que tu voudras.

BLEPSIDÈME.

On ne peut mieux dire.

LA PAUVRETÉ.

Mais il est juste aussi que si vous perdez, vous payiez la même amende.

BLEPSIDÈME.

Trouves-tu que vingt morts suffisent ?

CHRÉMYLE.

Oui, peut-être pour elle ; mais pour nous, une suffit à chacun.

LA PAUVRETÉ.

Vous ne pouvez éviter de payer cette amende, car que pourriez-vous me répondre ?