Page:Aristophane - Théâtre 1889 tome 2.djvu/497

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CHRÉMYLE.

Et après cela tu fus misérable ?

L’HOMME DE BIEN.

Oui. Je croyais que ceux que j’avais secourus dans le malheur me rendraient la pareille, si jamais j’en avais besoin, et je ne doutais point que je n’eusse en eux des amis à toute épreuve. Mais tous m’ont fui, et, lorsqu’ils passaient près de moi, ils ne faisaient pas semblant de me voir.

CHRÉMYLE.

Et, sur ma parole, ils se moquaient encore de toi, n’est-ce pas ?

L’HOMME DE BIEN.

Oui. Ils riaient de ce que j’avais vendu tous mes meubles.

CHRÉMYLE.

Ma foi, ils n’auront plus tant de quoi rire.

L’HOMME DE BIEN.

C’est là tout le sujet de ma visite, je viens remercier Plutus.

CHRÉMYLE.

Mais que veux-tu faire de ce manteau tout percé que porte ton esclave ? Dis-le-moi.

L’HOMME DE BIEN.

Je veux le consacrer à Plutus.

CHRÉMYLE.

N’est-ce pas le manteau que tu avais quand tu fus initié aux grands mystères ?

L’HOMME DE BIEN.

Non, il n’y a que treize ans que je me gèle avec ce manteau.