Page:Aristophane - Théâtre 1889 tome 2.djvu/500

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L’HOMME DE BIEN.

Par le grand Jupiter, Plutus est un dieu que les Grecs doivent bien honorer, puisqu’il traite aussi mal ces maudits sycophantes.

LE SYCOPHANTE.

Ah, que je suis malheureux ! Quoi ! Tu te moques de moi, toi qui n’es point exempt de vol ? Et où as-tu pris ce bel habit ? Hier, je te vis encore un méchant manteau tout percé.

L’HOMME DE BIEN.

Je ne te crains point ; tiens, je porte au doigt un anneau que j’ai eu d’Eudamus pour une drachme.

CHRÉMYLE.

Mais cet anneau ne peut rien contre la dent d’un sycophante.

LE SYCOPHANTE.

N’est-ce pas là une injure effroyable? Vous prenez plaisir à m’offenser, et vous ne me dites point ce que vous faites ici. Vous n’y êtes pas assurément pour y faire rien de bon.

CHRÉMYLE.

Non, parbleu, ce n’est rien de bon pour toi, sois-en bien persuadé.

LE SYCOPHANTE.

Vous allez faire bonne chère à mes dépens.

CHRÉMYLE.

Plût à Dieu que tu disses la vérité, et que, le voyant de tes deux yeux, tu pusses mourir de rage et de faim avec le brave témoin que tu as là.

LE SYCOPHANTE.

Vous le niez ? Mais je sais bien, scélérats, qu’il y a là