Page:Aristophane - Théâtre 1889 tome 2.djvu/502

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LE SYCOPHANTE.

Je fais semblant de l’être quand mes affaires le demandent.

CHRÉMYLE.

Quoi donc ? As-tu appris quelque métier ?

LE SYCOPHANTE.

Non, parbleu.

CHRÉMYLE.

Comment, et de quoi peux-tu donc vivre en ne faisant rien ?

LE SYCOPHANTE.

Je prends soin des affaires de la république et des particuliers.

CHRÉMYLE.

Toi ? Et de quel droit ?

LE SYCOPHANTE.

Parce que tel est mon bon plaisir.

CHRÉMYLE.

Comment donc, pendard, serais-tu homme de bien, toi qui t’attires la haine de tout le monde, en te mêlant des affaires qui ne te regardent point ?

LE SYCOPHANTE.

Quoi donc, sot animal, est-ce qu’il ne faut pas que je travaille au bien de ma patrie autant qu’il m’est possible ?

CHRÉMYLE.

Est-ce travailler au bien de sa patrie que de se mêler des affaires des autres ?