Page:Aristophane - Théâtre 1889 tome 2.djvu/513

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CHRÉMYLE.

Eh ! non pas, parce qu’elle est toute couverte de fard. Si on faisait tomber cette céruse, on verrait aussitôt ses peaux pendantes.

LA VIEILLE.

Pour être si vieux, tu me parais bien fou.

LE JEUNE HOMME.

Assurément, il t’en conte et caresse tes appas ; il imagine que je ne le vois pas venir.

LA VIEILLE.

Ah, j’atteste Vénus que cela est faux ! Le scélérat !

CHRÉMYLE.

Ah, j’atteste Proserpine que je ne suis pas assez fou pour cela ! Mais sais-tu bien, jeune homme, que je ne puis souffrir davantage que tu haïsses une si belle enfant ?

LE JEUNE HOMME.

Moi la haïr ? Je l’adore.

CHRÉMYLE.

Elle se plaint pourtant de toi.

LE JEUNE HOMME.

Hé, quelles plaintes peut-elle faire ?

CHRÉMYLE.

Elle dit que tu l’as outragée et que tu lui as mandé : Que les Milésiens étaient braves jadis.

LE JEUNE HOMME.

Je n’ai pas dessein de te la disputer.

CHRÉMYLE.

Que veux-tu dire ?