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LES OISEAUX. »i

ui'é d'être insensibles, lorsqu'ils sont arrivés au terme de tHir jeunesse, ont subi notre douce influence et ont cédé

leurs amants, séduits par le don d'une caille, d'une

jOLile d'eau, d'une oie ou d'un coq.

Et que de services ne rendons-nous pas aux mortels? ."^ous leur indiquons les saisons, le printemps, l'hiver, l'automne. La grue émigre-t-elle en criant vers la Libye? elle avertit le laboureur de semer, le pilote de suspendre le gouvernail* pour se livrer au repos, Oreste* de se tisser un manteau, pour que le froid ne le force plus à dépouiller les autres. Dès que le milan reparaît, il in- dique le retour du printemps et le moment de tondre les brebis. Puis l'hirondelle annonce qu'il faut vendre son manteau pour acheter un vêtement plus léger. Nous vous tenons lieu d'Ammon, de Delphes, do Dodone, d'Apol- lon ^ Vous consultez les oiseaux avant de rien entre- prendre, affaire commerciale, achat de vivres, mariages. Vous désignez sous le nom d'auspices* tout ce qui a rap- port à la connaissance de l'avenir. Un éternûment, un signe, une voix, un esclave, un âne, tout cela ce sont des auspices. N'est-il donc pas évident que nous sommes pour vous l'oracle Apollon. Si vous nous honorez comme des dieux, nous vous tiendrons lieu de Pythies, de vents, de saisons, d'hiver, d'été et d'une douce chaleur. Nous n'irons pas, à l'exemple de Jupiter, nous réfugier au haut de la voûte des cieux : moins fiers, nous vivrons au mi- lieu de vous, et nous vous comblerons, vous, vos enfants et vos neveux, de toutes sortes de biens réunis à la santé;

» Pendant l'hiver on rentrait les gouvernails et on les suspendait dans les maisons. « Brigand de ce temps-là; il en sera encore queslion plus loin. « C'est-à-dire d'oracles. 'Le même mot siguiDc eu grec oiseau et auspices ou présages.

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