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LA MORALE
D’ARISTOTE.

LIVRE PREMIER.

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ARGUMENT.

I. Il y a toujours un but, une dernière fin, à laquelle tendent toutes les actions des hommes. Cette fin est toujours quelque bien, ou quelque avantage. Tantôt c’est l’opération même, ou l’action, et plus souvent l’œuvre, ou le produit de l’action. Les sciences sont subordonnées les unes aux autres, à raison de l’importance du but qu’elles se proposent. — II. Par conséquent il doit y en avoir quelqu’une qui est supérieure à toutes les autres, comme ayant le but le plus important. Cette science est en effet la politique, ou la science du gouvernement, qui a pour but le plus grand bien de l’homme, et même des hommes réunis en société. — III. Cette science n’est pas, comme plusieurs autres, susceptible d’être traitée avec une précision rigoureuse. Les jeunes gens ne sont pas ceux à qui elle peut être enseignée, parce qu’ils sont trop peu maîtres de leurs passions. — IV. Il faut d’abord savoir quel est le bien auquel tout le monde aspire, comme au dernier terme de ses efforts. On s’accorde généralement à dire que c’est le bonheur ; mais on n’est pas également d’accord sur ce que c’est que le bonheur — V. Les