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LA MORALE D’ARISTOTE,

ou faiblesse, et dans quels rapports ces diverses manières d’être sont à l’égard les unes des autres.

XI. Mais considérer aussi les sentiments de plaisir et de peine[1], est un devoir pour celui qui veut écrire en philosophe sur la politique ; car c’est lui qui est, s’il le faut ainsi dire, l’architecte de la fin [ou qui connaît le but] que nous envisageons, quand

  1. Parmi les commentateurs d’Aristote, les uns ont pensé que ce chapitre et les trois suivants, jusqu’à la fin de ce livre, avaient été placés ici mal à propos, et qu’ils auraient dû être réunis aux cinq premiers chapitres du dixième livre, où l’auteur traite le même sujet : d’autres reprochent aux copistes d’avoir, à tort, détaché et transposé les chapitres 11, 12, 13 et 14 du sixième livre de la Morale à Eudemius, pour les placer en cet endroit. Car, si dans ce traité, comme dans celui qui est intitulé Grande Morale (l. 2, c. 7) les considérations sur la volupté viennent immédiatement après les observations sur la tempérance et l’intempérance, au moins le même sujet n’est traité qu’une fois dans chacun de ces ouvrages, et non pas en deux endroits différents, comme dans celui-ci. D’autres, enfin, prétendent que c’est à dessein que notre philosophe est revenu deux fois sur cette matière : d’abord, dans ce septième livre, parce que le plaisir est proprement le sujet auquel se rapportent la tempérance et l’intempérance ; et ensuite, dans le dixième livre, parce que le même sujet appartenait proprement aux considérations générales sur le bonheur. Au reste, comme, dans plusieurs endroits de cet examen, Aristote a évidemment eu pour but de combattre la doctrine de Platon sur le plaisir, il sera utile, pour bien comprendre ses raisonnements, de relire le Protagoras (p. 351), la République (l. 9, p. 580 — 592), et le Philebus tout entier. On peut consulter aussi Xénophon (Memorab. l. 2, c. 1.) ; Cicéron (De Finib. l. i et 2 ; Tusculan. Quæst. I. 3.).