Page:Aristote - Morale, Thurot, 1823.djvu/471

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l’autorité n’est pas donnée à la vertu, mais au crédit et à la richesse, comme cela arrive dans les gouvernements oligarchiques.

L’administration d’une famille régie par des frères a quelque ressemblance avec le gouvernement timocratique ; car l’égalité a lieu entre les membres de la famille, du moins autant que la différence d’âge peut le permettre : aussi, quand cette différence est très-considérable, l’amitié fraternelle ne peut-elle plus avoir lieu.

Enfin, la forme démocratique semble se retrouver surtout dans les familles qui n’ont pas de chef ; car alors tous les membres y sont égaux ; et, lorsque celui qui a l’autorité est sans force [pour la faire respecter], chacun y vit dans la licence et au gré de son caprice.

XI. Dans chacune de ces formes de gouvernement, l’amitié règne en même proportion que la justice. Elle règne dans le cœur du monarque, suivant qu’il est disposé à la bonté et à la bienfaisance : car, s’il est vertueux, il veille au bien de ses sujets, et s’occupe sans cesse de les rendre heureux ; il est comme un pasteur attentif au soin

    Politique, l. 2, c. 6, § 8-11. Les poètes comiques ont souvent fait mention des caprices et de l’orgueil de ces héritières, qui faisaient payer cher à leurs maris la dot qu’elles leur avaient apportée. On peut citer, à ce sujet, un fragment de Ménandre, dont le sens est : « Celui qui désire d’avoir pour femme une riche héritière, ou expie quelque faute qui lui a attiré la colère des dieux, ou est bien aise de passer pour un mortel fortuné, tandis qu’au fond il sera très à plaindre. »