Page:Aristote - Physique, II (éd. O. Hamelin).djvu/19

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III

Après ces explications, nous avons à nous occuper des causes et à chercher ce qu’elles sont et quel en est le nombre. Le présent traité, en effet, a pour but un savoir ; or personne ne croit savoir une chose avant d’avoir saisi le pourquoi de cette chose (c’est-à-dire saisi sa cause première) ; il est donc évident que c’est là ce que nous avons à faire nous-mêmes au sujet de la génération et de la corruption, ainsi que de tout changement naturel, afin que, connaissant les principes de ces changements, nous tâchions d’y ramener toutes nos recherches.

En un sens, on appelle cause ce dont une chose est faite et qui y demeure immanent : ainsi l’airain est cause de la statue, l’argent de la tasse et les choses plus générales que l’airain et l’argent sont causes aussi de la statue et de la tasse.

En un second sens, on appelle cause la forme et le modèle, je veux dire la définition de la quiddité et aussi les choses plus générales qu’elle : ainsi le rapport de deux à un est la cause de l’octave et encore, d’une manière générale, le nombre et tout ce qui fait partie de la définition du rapport de deux à un.

En un autre sens encore, on appelle cause ce dont vient le premier commencement du changement ou de la mise au repos : ainsi l’auteur d’une décision est cause, de même le père est cause de l’enfant et, d’une manière générale, l’efficient est cause de ce qui est fait et ce qui fait changer de ce qui change.