Page:Aristote - Physique, II (éd. O. Hamelin).djvu/23

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elles sont causes : ainsi ce médecin, en train d’appliquer un remède, existe en même temps que ce malade qu’il est en train de guérir, et ce constructeur, en train de construire, existe en même temps que cette maison qu’il est en train de construire, tandis qu’il n’en est pas toujours de même pour les causes en puissance, et les choses dont elles sont les causes : car la maison et le constructeur ne se corrompent pas en même temps.

Quelle que soit d’ailleurs la variété des causes, il faut toujours, pour chaque chose, chercher sa cause suprême, comme en tout le reste on recherche le parfait : par exemple, l’homme construit parce qu’il est constructeur, et le constructeur l’est par l’art de construire : là est donc la cause qui est plus primitive que les autres ; et ainsi dans tous les cas.

Ajoutons que les genres sont causes des genres et le particulier du particulier : par exemple, le statuaire est cause de la statue et ce statuaire de cette statue ; que les puissances sont causes des possibles, les causes en acte des choses en acte. Contentons-nous de cette détermination du nombre des causes et des différents sens suivant lesquels elles sont causes.



Chapitre IV

Cependant on parle de la fortune et du hasard comme étant eux aussi des causes ; beaucoup de choses, dit-on, existent et arrivent par l’action de la fortune et par celle du hasard. Nous avons donc à rechercher sous quel titre,