Page:Aristote - Physique, II (éd. O. Hamelin).djvu/26

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de la fortune, beaucoup d’effets proviennent de la fortune ; cependant c’est le contraire qui devrait être.

D’autres encore pensent que la fortune est une cause, mais cachée à la raison humaine, parce qu’elle est quelque chose de divin et de supérieur. Ainsi le hasard et la fortune existent, et nous avons à chercher ce qu’est le hasard et ce qu’est la fortune, s’ils ne font qu’un ou diffèrent, et comment ils rentrent sous les causes que nous avons distinguées.



Chapitre V

Tout d’abord donc nous voyons des faits qui se produisent toujours de même, d’autres qui ont lieu plupart du temps : or il est évident que la fortune n’est dite être la cause ni des uns ni des autres, et que les effets de la fortune ne sont dits être ni du nombre des faits nécessaires, ni du nombre de ceux qui ont lieu la plupart du temps. Mais comme il y a des faits qui se produisent par exception à ceux-là, et que ce sont eux que tous affirment être des effets de la fortune, il est évident que la fortune et le hasard existent : car nous savons que de tels faits sont des effets de la fortune, et que les effets de la fortune sont de tels faits.

Maintenant, parmi les faits, les uns se produisent en vue de quelque chose, les autres non ; et parmi les premiers, les uns se produisent par choix, les autres non par choix, mais les uns et les autres parmi ceux qui ont lieu en vue de quelque chose ; il est donc manifeste que,