Page:Aristote - Poétique et Rhétorique, trad. Ruelle.djvu/287

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mèmes; or, dans mon opinion, un élément et un lieu d’enthymème sont une même chose.

XIV. Voyons de quoi il est nécessaire de discourir en premier lieu. En effet, il y a deux sortes d’enthymèmes. Les uns ont pour objet de démontrer que tel fait est, ou n’est pas ; les autres, de réfuter. Ils différent entre eux comme, dans la dialectique, la réfutation et le syllogisme.

XV. L’enthymème démonstratif consiste à conclure d’après des faits reconnus ; le réfutatif, à conclure que les faits ne le sont pas.

XVI. Nous disposons des lieux presque pour chacune des sortes de choses utiles et nécessaires ; car, pour chaque chose, on a fait un choix de propositions : notamment, parmi les lieux dont on doit tirer des enthymèmes sur le bien et le mal, sur le beau et le laid, sur le juste et l’injuste, sur les mœurs, les passions et les habitudes, nous avons fait précédemment, un choix d’autant de lieux.

XVII. Il y a encore un autre point de vue sous lequel nous allons considérer et détailler, en indiquant le trait caractéristique, les lieux de réfutation, les lieux démonstratifs et ceux des enthymèmes qui ne sont qu’apparents, mais non pas des enthymèmes réels, puisqu’ils ne sont pas même des syllogismes. Puis, quand nous aurons fait cet exposé, nous déterminerons, au sujet des arguments à détruire et des objections à renverser, le point d’où il faudra partir pour combattre les enthymèmes.