Page:Aristote - Poétique et Rhétorique, trad. Ruelle.djvu/394

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arguments de l’adversaire. On rapprochera ou les choses que les deux parties ont dites sur le même point, ou celles qui n’ont pas été mises en opposition : « Mon contradicteur a dit telles choses à ce sujet, et moi telles autres choses, pour telles raisons. » Ou bien on recourt à l’ironie, comme dans cet exemple : « Oui, certes, il a bien dit ceci, mais moi, j’ai dit cela ; » et dans cet autre : « Que ne ferait-il pas s’il avait démontré ceci, mais non pas cela ? » — ou encore à l’interrogation : « Quel point est resté sans démonstration ? » ou bien : « Qu’a-t-il démontré ? » On peut aussi procéder, soit par rapprochement ou dans l’ordre naturel, de la même façon que les choses ont été dites, les reprendre en vue de sa propre cause, et, par contre, si on le désire, revenir isolément sur les divers points du discours de l’adversaire.

VI. À la fin (de la péroraison), il convient de parler un langage dépourvu de conjonctions, afin que cette fin soit bien un épilogue, mais non pas un nouveau discours : « J’ai dit ; vous avez entendu, vous possédez (la question) ; prononcez[1]. »


FIN DE LA RHÉTORIQUE D’ARISTOTE.
  1. Cp. Lysias, contre Ératosthène, dernière phrase.