Page:Aristote - Poétique et Rhétorique, trad. Ruelle.djvu/94

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Puis il dit en même temps :

lorsqu’il regardait du côté de la plaine de Troie…[1]…le son des flûtes et des syrinx[2].

Le mot πάντες a été pris par métaphore, à la place de πολλοί (beaucoup) ; car le mot tout, ici, veut dire en grand nombre.

Ceci encore :

Mais celle qui est la seule à être privée…[3]

est dit par métaphore ; car, ce qui est le plus connu, c’est ce qui est seul.

XV. I. (On peut encore réfuter la critique en alléguant) l’accentuation, comme Hippias de Thasos la réfutait à propos de l’expression :

δίδομεν δέ οἱ… nous lui donnons[4],

et de cette autre :

ce qui d’une part n’est pas pourri par la pluie[5].

XVI. K. D’autres fois on alléguera la ponctuation, comme dans ce vers d’Empédocle :

Et dès lors naquirent mortels les êtres qui, auparavant, avaient appris à être immortels ;
et purs, auparavant, ils avaient été mélangés[6].

  1. Iliade, X, 11.
  2. Iliade, X, 13.
  3. Iliade, XVIII, 489. Il s’agit de la Grande Ourse, la seule constellation qui soit privée de se plonger dans l’Océan.
  4. Iliade, XXI, 297. — On accentuera suivant le sens adopté δίδομεν (damus), ou διδόμεν pour διδόναι (dare). Voir la note de Buhle.
  5. Iliade, XXIII, 358. Cp. Alexandre d’Aphrodisias : In Elench. Soph., Aristot., fol. 12. — οὐ peut devenir οὗ et prendre le sens de , là où.
  6. Cette citation est donnée plus complètement par Athénée