Page:Aristote - Politique, Thurot, 1824.djvu/121

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nécessaire, et qui est tout autre que celle-ci. Quant à la science économique, celle qui est conforme à la nature se rapporte à la nourriture et aux moyens de subsistance ; elle n’est pas, comme l’autre, sans limites ; mais, au contraire, elle a des bornes.

21. On voit aussi [dans ce que nous venons de dire] la solution de la question proposée au commencement [de ce chapitre, savoir] : si la science de la richesse fait, ou non, partie de celle de l’économie, ou de l’administration des états ; mais il faut que [cette science et les l’essources qu’elle procure] existent avant tout (1). Car, de même que la politique ne fait pas les hommes, mais les emploie tels qu’elle les a reçus des mains de la nature : ainsi, il faut que cette même nature leur fournisse, soit dans les productions de la terre, soit dans celles de la mer, ou par tout autre moyen de ce genre, des ressources pour subsister ; c’est ensuite à l’économie à en tirer le parti qui convient. Car le fait de l’art du tisserand n’est pas de produire la laine, mais d’en faire usage, et de distinguer celle qui est de bonne qualité, ou dont l’emploi peut être avantageux, de celle qui est mauvaise et inutile.

22. Toutefois on pourrait demander pourquoi la science de la richesse est une partie de l’économie, tandis que La médecine n’en est pas une : puisque enfin il faut bien que ceux qui composent la famille jouissent de la santé, comme de la vie, et de toutes les autres choses nécessaires. Or, de même

(1) Le texte manque encore de clarté en cet endroit.