Page:Aristote - Politique, Thurot, 1824.djvu/126

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Apollodore de Lemnos (1) sur la cultures des terres propres soit aux ensemensements, soit aux plantations ; et de même d’autres auteurs, sur lès autres genres de travaux ou d’industrie, c’est dans leurs ouvrages que doit s’instruire quiconque veut s’appliquer à ces occupations diverses. Il faut de plus qu’il recueille les traditions éparses qui peuvent lui faire connaître par quels moyens plusieurs personnes ont réussi à s’enrichir ; car tout cela peut être fort utile à ceux qui font cas de la science de la richesse.

5. Telle est l’aventure qu’on raconte de Thalès de Milet ; car elle nous fait connaître une invention relative à cette science. Mais on la lui attribue probablement à cause de son habileté connue, car c’est d’ailleurs quelque chose d’assez ordinaire. En effet, comme on lui faisait un sujet de reproche de sa pauvreté, d’où l’on inférait l’inutilité, de la philosophie, on prétend qu’ayant prévu, dès l’hiver, au moyen de ses connaissances en astrologie, qu’il y aurait une abondante récolte d’olives, il loua tous les pressoirs à huile de Milet et de Chios, à un prix fort modéré, attendu que personne ne songeait à enchérir sur lui ; et ensuite, au moment de la récolte, comme il se présentait un grand nombre de demandeurs, qui étaient fort pressés par le temps, il céda (dit-on) ses marchés aux conditions qu’il voulait, et ayant ainsi gagné beaucoup

(1) Le nom de cet Apollodore est cité aussi par Varron, dans son traité De re rustica, l. 1, c. 8.