Page:Aristote - Politique, Thurot, 1824.djvu/131

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tive à la possession des choses inanimées ; plus aux moyens de rendre les hommes vertueux, qu’aux moyens d’acquérir ce qu’on appelle de la richesse ; enfin plus [à la direction] des hommes libres, qu’à celle des esclaves. Et d’abord, quant à ceux-ci, la question est de savoir, si, outre les qualités purement corporelles, et qui le rendent propre au ser vice, un esclave peut avoir quelque autre vertu d’un plus grand prix, comme la modération, la justice, le courage, et quelque autre habitude ou disposition de ce genre ; ou bien s’il n’y a en lui que les qualités qui le rendent propre au service. Car l’affirmative et la négative, sur cette question, sont également sujettes à difficulté. En effet, si les esclaves sont capables de quelque vertu, quelle différence y aura-t-il entre eux et les hommes libres ? et, d’un autre côté, dire qu’ils en sont incapables, bien qu’ils soient hommes et qu’ils aient la raison en partage, cela semble étrange.

4. La même difficulté à peu près se présente à résoudre au sujet de la femme et de l’enfant : sont-ils aussi susceptibles de vertu ? faut-il, ou non, que la femme soit sobre, courageuse et juste, que l’enfant soit docile et tempérant ? Enfin, il s’agit d’examiner, en général, si celui que la nature a fait pour commander, et celui qu’elle a fait pour obéir, doivent avoir les mêmes vertus, ou s’ils en doivent avoir de différentes ? et s’il faut que l’honneur et la probité soient également le partage de l’un et de l’autre, pourquoi l’un serait-il, en tout et partout, destiné à commander, et l’autre