Page:Aristote Metaphysique 1840 1.djvu/117

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un non-sens. Du reste le mot περὶ τἀγαθοῦ est si peu identique aux trois derniers livres de la Métaphysique, que dans tout le treizième et dans le quatorzième, excepté au dernier chapitre de tout l’ouvrage, il n’est pas même question du bien, c’est-à-dire de ce qui devait être le véritable, l’unique sujet du traité en question.

Le περὶ εἰδῶν, en deux livres, devait être un traité spécial entièrement distinct par son objet du περὶ φιλοσοφίας. Si l’on en juge par ce qu’en dit Alexandre d’Aphrodisée à la fin de son commentaire, il s’agissait dans ce traité, mais avec plus de développement que dans le premier livre de la Métaphysique, et même que dans les deux derniers, des doctrines de Pythagore et de Platon, qu’Aristote rapproche toujours les unes des autres. On ne peut donc pas l’identifier non plus avec les deux derniers livres de la Métaphysique. Alexandre dit formellement que le περὶ τῶν εἰδῶν est un ouvrage à part, un ouvrage distinct des deux derniers livres, et en dehors de la Métaphysique… τὰ περὶ τῶν εἰδῶν γραφέντα αὐτῷ δύο βιϐλία, ἀλλὰ ὄντα παρὰ τὰ Μ ϰαὶ Ν, ϰαὶ ἐϰτὸς τῆς Μετὰ τὰ Φυσιϰὰ συντάξεως[1]. Syrianus, in Métaph. XIV, sub fin., et Philopon, fol. 67, b., répètent la même chose qu’Alexandre. Tous les efforts de M. Michelet pour maintenir son opinion sur l’identité du XIIIe et du XIVe avec le περὶ εἰδῶν ne sauraient prévaloir contre de pareils témoignages ; et tout ce qu’il dépense de science ingénieuse pour concilier l’opinion des commentateurs avec la sienne[2], témoigne pour nous, de leur radicale

  1. Schol. in Aristot., p. 855.
  2. Examen crit., p. 66 sqq.