Page:Aristote Metaphysique 1840 1.djvu/125

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déterminées dans un autre ouvrage, Aristote n’a pas été conduit à se transcrire lui-même, Asclépius y voit une interpolation[1], et répète presque dans les mêmes termes ce qu’il avait dit déjà dans le passage cité par M. Ravaisson, moins affirmativement toutefois, car ce n’est plus lui-même qui prononce, il rapporte l’opinion des autres : Ἔλεγον γὰρ ὅτι τινὰ παραπώλοντο, ϰαὶ μὴ δυνηθέντες μιμήσασθαι ἐκ τῶν αὐτοῦ ἐφήρμοσαν. Si tous les arguments qu’on faisait valoir en faveur de cette opinion, étaient de la force de celui-là, on s’explique aisément pourquoi les autres commentateurs se sont mis peu en peine d’y répondre.

On a cherché à faire rentrer le premier livre dans la classe des livres Physiques. Nous n’essaierons pas plus de démontrer que le premier livre appartient à la Métaphysique, que nous n’avons essayé de démontrer qu’il était l’œuvre d’Aristote.

Nous n’avons pas pu nous rendre aux spécieuses raisons que M. Ravaisson fait valoir pour reléguer, non plus le premier, mais le deuxième livre, dans la πραγματεία φυσιϰή. L’ἄλφα ἔλαττον n’est pas un livre, à proprement parler, c’est un appendice du premier livre ; mais cet appendice, on ne peut l’en séparer sans dommage, et sans mutiler l’œuvre d’Aristote. Aristote vient d’examiner longuement les doctrines de ses devanciers, et il prouve, en général, qu’on doit au passé respect et reconnaissance ; il vient d’énumérer les quatre principes premiers, et il prouve qu’il y a nécessairement des principes premiers ; enfin il vient

  1. Schol. in Arist., p. 589.