Page:Aristote Metaphysique 1840 1.djvu/127

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chapitre ; les généralités de l’α ἔλαττον ont pu paraître au grand commentateur une sorte de commencement.

Pour en finir avec le deuxième livre, nous demanderons qu’on explique, autrement que par le motif que nous venons d’indiquer, pourquoi l’α ἔλαττον se nomme α ἔλαττον et non B, tandis que le VIe livre, lequel n’a guère plus d’étendue, se nomme E, et non pas δ ἔλαττον : qu’on trouve en un mot la cause rationnelle de la tradition que nous ont léguée les commentateurs grecs.

Il est aussi clair du reste que le premier livre de la Métaphysique est le commencement de la Métaphysique, qu’il est clair que ce livre est d’Aristote et qu’il fait partie de la Métaphysique. Aussi n’est-ce pas à titre de commencement que M. Ravaisson place le Ve livre avant le premier. Le περὶ τῶν ποσαχῶς, suivant M. Ravaisson, est en dehors de la Métaphysique, mais la Métaphysique le suppose ; c’est un traité préliminaire. Cette hypothèse, que n’appuie aucun fait sérieux et précis, et que l’auteur a lui-même considérablement affaiblie : « Il se pourrait, dit-il, qu’Aristote eût voulu placer l’explication des termes scientifiques immédiatement après l’Introduction, avant d’entrer dans les profondeurs de son sujet[1] ; » cette
  1. Essai, t. 1, p. 89.