Page:Aristote Metaphysique 1840 1.djvu/129

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gique exposée dans les premiers livres de la Métaphysique, et une théorie du mouvement. « Le point auquel sont arrivées les recherches d’Aristote, dit M. Cousin, est la nature de l’être absolu, du principe unique et premier, de la cause unique et première, c’est-à-dire de Dieu. Mais avant d’entrer dans cette recherche difficile et de pénétrer en quelque sorte dans le sanctuaire de l’être, il faut ici faire une station et récapituler les résultats obtenus ; car le rapprochement de tous ces résultats est déjà un progrès, le point de départ et la garantie de progrès nouveaux. Tel est le but du XIe livre, qui peut être regardé comme une introduction à la Théologie[1]. » Or, la Théologie est tout entière, est uniquement dans le livre XIIe.

Cette conclusion que M. Cousin tire de l’examen de la première partie du XIe livre, sort avec bien plus d’évidence encore de l’examen de la seconde partie.

La question fondamentale, suivant Aristote, celle qu’on doit avant tout se poser, c’est la question de l’essence. Quelque objet qu’on étudie, il faut se demander d’abord : Quel est cet objet ? Or, de quoi s’agit-il principalement dans le douzième livre ? de la cause du mouvement. De l’essence du mouvement, il n’en est pas dit un seul mot dans tout le cours de ce livre. Aristote serait-il donc infidèle à sa méthode ? aurait-il donc oublié qu’on est en droit de lui demander : Qu’est-ce que le mouvement, τί ἐστιν ἡ ϰίνησις ? Or, la réponse à la question que suppose tout le XIIe livre,
  1. Rapport, p. 65.