Page:Aristote Metaphysique 1840 1.djvu/152

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sont connus que par quelques vagues indications des écrivains postérieurs.

Le livre le plus original peut-être qu’ait jamais inspiré Aristote, c’est celui de Patrizzi : Discussionum peripat. tomi IV. Bâle, 1581, in-fol. C’est le résumé passionné de toute la longue dispute des systèmes, et particulièrement du Platonisme, avec le système d’Aristote, et le dernier mot du XVIe siècle sur et contre la scolastique. Mais ce livre n’était guère pour des traducteurs qu’un livre curieux. C’est un immense pamphlet plein de cynisme et de verve, où brille une prodigieuse érudition, et, dès qu’il ne s’agit plus de la personne et du caractère d’Aristote, mais de la doctrine elle-même, un bon sens imperturbable et une étrange sagacité.

Tous les commentaires du XVIe siècle avaient été plus ou moins marqués de ce caractère satirique. Pierre Ramus commente la Métaphysique[1] avec un évident parti pris de trouver Aristote en défaut ; et Ramus fut

    tomus tertius. Lugdum 1651. Nous citons rarement le livre d’Albert ; ce n’est pas à dire qu’il ne nous ait été d’aucun secours pour l’intelligence de la doctrine : mais, philologiquement, son autorité n’est absolument d’aucun poids.

  1. Les attaques vigoureuses de Ramus contre la philosophie péripatéticienne l’exposèrent à de violentes persécutions. qui ne firent que le confirmer davantage dans son aversion pour Aristote. Voyez dans le livre de Jean de Launoy, De varia Aristotelis fortuna in Academia parisiensi, 1653, in-8, p. 102, sqq., le texte de l’arrêt que François Ier porta, en 1553, contre les livres de Ramus Dialecticæ institutiones, et Aristotelicæ animadversiones, sur l’avis de Pierre Danès, de François a Vicomcecato, et de Jean de Salignac, et au nom de la gloire au Seigneur et du saint des fidèles.