Page:Aristote Metaphysique 1840 1.djvu/279

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Évidemment c’est au philosophe, c’est à celui qui, dans toute essence, étudie ce qui constitue sa nature même, qu’il appartient aussi d’examiner les principes syllogistiques. Connaître parfaitement chacun des genres d’êtres, c’est avoir tout ce qu’il faut pour pouvoir donner les principes les plus certains de chaque chose. C’est donc celui qui connaît les êtres en tant qu’êtres, qui possède les principes les plus certains des choses. Or, celui-là, c’est le philosophe.

Le principe certain par excellence est celui au sujet duquel toute erreur est impossible. En effet, le principe certain par excellence doit être et le plus connu des principes, car toujours on se trompe sur les choses qu’on ne connaît pas ; et un principe qui n’ait rien d’hypothétique, car le principe dont la possession est nécessaire pour comprendre quoi que ce soit, n’est pas une supposition. Enfin, le principe qu’il faut nécessairement connaître pour connaître quoi que ce soit, il faut aussi le posséder nécessairement, pour aborder toute espèce d’étude. Mais ce principe, quel est-il ? c’est ce que nous allons dire : Il est impossible que le même attribut appartienne et n’appartienne pas au même sujet, dans le même temps, sous le même rapport, etc. (n’oublions ici, afin de nous prémunir contre les subtilités logiques, aucune des conditions essentielles que nous avons déterminées ailleurs[1]).

  1. Allusion aux deux traités De Interpretatione, Bekk., p. 16 sq., et De Sophisticis elenchis, p. 164 sq., où Aristote détermine à quelles conditions deux choses sont contradictoires.