Page:Aristote Metaphysique 1840 1.djvu/330

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dans chaque genre, c’est donc l’unité. Seulement ce n’est pas la même unité pour tous les genres[1] : ici c’est un demi-ton, là c’est la voyelle ou la consonne. La pesanteur a une unité, le mouvement en a une autre encore. Mais, dans tous les cas, l’unité est indivisible, soit sous le rapport de la forme, soit sous celui de la quantité.

Ce qui est indivisible par rapport à la quantité, et en tant que quantité, ce qui est absolument indivisible et n’a pas de position, se nomme monade. Ce qui l’est dans tous les sens, mais a une position, est un point. Ce qui n’est divisible que dans un sens est une ligne. Ce qui peut être divisé en deux sens est un plan. Ce qui peut l’être de tous les côtés, et dans trois sens, sous le rapport de la quantité, est un corps. Et, si l’on prend l’ordre inverse, ce qui peut être divisé en trois sens de tous les côtés est un corps ; ce qui peut être divisé en deux sens est un plan ; ce qui ne peut l’être qu’en un seul est une ligne ; ce qu’on ne peut dans aucun sens diviser sous le rapport de la quantité est un point et une monade : sans position, c’est la monade ; avec position, c’est le point.

De plus, ce qui est un, l’est ou relativement au nombre, ou relativement à la forme, ou relativement au genre, ou bien par analogie. Un en nombre, c’est ce dont la matière est une ; un en forme, c’est ce qui a unité de définition ; un génériquement, c’est ce qui a les mêmes attributs ; partout où il y a relation, il y a unité par analogie. Les modes de l’unité que

  1. Voyez au liv. X, 1.