Page:Aristote Metaphysique 1840 1.djvu/333

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significations données à l’être. Or, parmi les choses qu’embrassent les catégories, les unes sont des essences, d’autres des qualités, d’autres désignent la quantité, d’autres la relation, d’autres l’action ou la passion, d’autres le lieu, d’autres le temps : l’être se prend donc dans le même sens que chacun de ces modes. Il n’y a en effet aucune différence entre ces expressions : l’homme est bien portant, et : l’homme se porte bien ; ou entre celles-ci : L’homme est marchant, s’avançant[1] et : l’homme marche ou s’avance. De même pour les autres cas.

Être, cela est, signifient encore qu’une chose est vraie ; n’être pas, qu’elle n’est pas vraie, qu’elle est fausse, et cela, dans le cas de l’affirmation comme dans celui de la négation. Nous disons : Socrate est musicien, parce que cela est vrai ; ou bien : Socrate est non-blanc, parce que cela est vrai encore. Mais nous disons que le rapport de la diagonale au côté du carré n’est pas commensurable, parce qu’il est faux qu’il le soit.

Enfin, être et étant expriment tantôt la puissance, tantôt l’acte de ces choses dont nous avons parlé. Savoir, c’est tout à la fois et pouvoir se servir de la science et s’en servir ; et l’inertie se dit et de ce qui est déjà en repos et de ce qui peut être en repos ; de même encore pour les essences. Nous disons, en effet : l’Hermès est dans la pierre ; la moitié de la ligne est dans la ligne ; et : voilà du froment, quoique ce froment ne soit pas mûr encore. Mais dans quel cas l’être est-il,


  1. Τέμνων. Argyrop. Secans ; Bessar. Incedens.