Page:Aristote Metaphysique 1840 1.djvu/364

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l’universel, (car l’universel reçoit le nom de tout, comme désignant un ensemble,) l’universel est universel parce qu’il embrasse plusieurs êtres, à chacun desquels il s’applique, et que tous ces êtres particuliers forment une unité commune, par exemple, homme, cheval, dieu, parce que ce sont tous des êtres vivants. Dans le second cas, le continu déterminé s’appelle tout ou ensemble, parce qu’il est une unité résultant de plusieurs parties intégrantes, surtout lorsque ces parties sont en puissance, quelquefois aussi lorsqu’elles sont en acte.

Les objets naturels ont plutôt ce caractère que les objets d’art, comme nous l’avons fait remarquer à propos de l’unité ; car le tout ou l’ensemble est une espèce d’unité.

Ajoutons que les quantités ayant un commencement, un milieu et une fin, les choses pour lesquelles la position n’apporte aucun changement, sont appelées Tout ; celles qui subissent un changement par la position sont appelées Ensemble. Celles qui peuvent réunir les deux caractères sont à la fois ensemble et tout[1]. Telles sont celles dont la nature reste la même dans le déplacement des parties, mais dont la forme varie : ainsi la cire, un habit. On applique à ces objets les expressions de tout et d’ensemble ; car ils ont les deux caractères. Mais l’eau, les corps liquides, les nombres, reçoivent seulement la dénomination de tout. Le mot ensemble ne s’applique ni aux nombres, ni à l’eau, si ce n’est par métaphore. L’expression Tous[2]


  1. Καὶ ὅλα καὶ πᾶν.
  2. Πάντα.