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MÉTAPHYSIQUE D’ARISTOTE.

sances passives, n’exigent pas cet exercice. Puissant, c’est ce qui peut quelque chose, dans quelque circonstance, de quelque manière ; et tous les autres caractères qui entrent nécessairement dans la définition. C’est rationnellement que certains êtres peuvent produire le mouvement, et leurs puissances sont rationnelles, tandis que les autres sont privés de raison et n’ont que des puissances irrationnelles ; et parmi les puissances, celles-là résident nécessairement dans un être animé, tandis que celles-ci résident et dans les êtres animés et dans les êtres inanimés. Pour les puissances de cette dernière espèce, dès que l’être passif et l’être actif sont proche l’un de l’autre, dans les conditions requises pour l’action de la puissance, alors il est nécessaire que l’un agisse, que l’autre subisse l’action ; mais cela n’est pas nécessaire pour les puissances de l’autre espèce. C’est que les premières ne produisent, toutes sans exception, qu’un seul effet chacune, tandis que chacune de celles-ci produit les contraires.

La puissance, dira-t-on, produit donc simultanément les contraires. Or, cela est impossible. Il faut bien dès lors, qu’il y ait quelque autre chose qui détermine le mode, l’action ; ce sera le désir, par exemple, ou la résolution. La chose dont on désirera l’accomplissement, sera la chose qui devra s’accomplir, quand il y aura véritablement puissance, et que l’être actif sera en présence de l’être passif. Donc, aussitôt que le désir se fera sentir en lui, l’être doué d’une puissance rationnelle fera la chose qu’il a la puissance de faire, pourvu que la condition requise soit remplie. Or, la condition de son action c’est la présence de