Page:Aristote Metaphysique 1840 2.djvu/103

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
97
LIVRE IX.

l’objet passif, et telle manière d’être de cet objet. Dans le cas contraire il y aurait impossibilité d’agir. Nous n’avons pas besoin du reste d’ajouter qu’il faut qu’aucun obstacle extérieur n’empêche l’action de la puissance. Un être a la puissance en tant qu’il a un pouvoir d’agir, pouvoir non pas absolu, mais soumis à certaines conditions, ce qui comprend cette autre condition qu’il n’y aura pas d’obstacles extérieurs ; la suppression de ces obstacles est la conséquence même de quelques-uns des caractères qui entrent dans la définition de la puissance. C’est pourquoi la puissance ne saurait produire en même temps, le voulût-on, ou le désirât-on, deux effets, ou les effets contraires. Elle n’a pas le pouvoir de les produire simultanément ; elle n’est pas non plus le pouvoir de produire simultanément des effets divers. Ce qu’elle peut faire, voilà ce qu’elle fera.

VI.

Nous avons parlé de la puissance motrice ; occupons-nous de l’acte[1], et déterminons ce que c’est que

  1. Περὶ ἐνεργίας. « Pour bien comprendre l’acte péripatéticien, il faut que notre esprit se dépouille de toutes ces notions habituelles sur la cause, l’effet et leur rapport. L’acte d’Aristote n’est pas plus l’acte moderne que la puissance n’est la cause telle que nous l’entendons.