Page:Aristote Metaphysique 1840 2.djvu/118

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est également l’un et l’autre des contraires, ou elle n’est ni l’un ni l’autre. Donc l’actualité du bien est meilleure que la puissance du bien.

Quant au mal, sa fin et son actualité sont nécessairement pires que sa puissance. Lorsqu’il n’y a que pouvoir, le même être est à la fois les deux contraires. Le mal, on le voit, n’a pas une existence indépendante des choses ; car le mal est, de sa nature, inférieur même à la puissance. Il n’y a donc dans les principes, dans les êtres éternels, ni mal, ni péché, ni destruction ; car la destruction compte, elle aussi, au nombre des maux.

C’est en réduisant à l’acte les figures géométriques que nous découvrons leurs propriétés ; car c’est par une décomposition que nous trouvons les propriétés de ces figures. Si elles étaient, de leur nature, décomposées, leurs propriétés seraient évidentes ; mais c’est en puissance que les propriétés existent avant la décomposition. Pourquoi la somme des trois angles d’un triangle est-elle égale à deux angles droits ? Parce que la somme des angles formés autour d’un même point, sur une même ligne, est égale à deux angles droits. Si l’on formait l’angle extérieur, en prolongeant l’un des côtés du triangle, la démonstration serait immédiatement évidente. Pourquoi l’angle inscrit dans le demi-cercle est-il invariablement un angle droit ? C’est parce qu’il y a égalité en ces trois lignes, savoir : les deux moitiés de la base, et la droite menée du centre du cercle au sommet de l’angle opposé à la base : cette égalité, si nous connaissons la démonstration, nous fait reconnaître la propriété de l’angle