Page:Aristote Metaphysique 1840 2.djvu/126

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Quand il s’agit de l’élément et de la cause, il faut établir des distinctions dans les objets, et donner la définition du nom. En effet, le feu, l’infini peut-être, si l’infini existe en soi, et toutes les choses analogues sont des éléments sous un point de vue, et sous un autre n’en sont pas. Feu et élément ne sont pas identiques l’un à l’autre dans l’essence, mais le feu est un élément parce qu’il est un certain objet, une certaine nature. Pour le mot élément, il désigne le cas où une chose est la matière primitive qui constitue autre chose. Cette distinction s’applique aussi à la cause, à l’unité, à tous les principes analogues. Ainsi l’essence de l’unité, c’est, d’une part, l’indivisibilité, c’est-à-dire l’existence déterminée, inséparable soit dans l’espace, soit sous le rapport de la forme, soit par la pensée, soit dans l’ensemble et dans la définition, tandis que d’une autre part l’unité est surtout la mesure première de chaque genre d’objets, et par excellence la mesure première de la quantité. C’est de cette mesure que procèdent les autres mesures ; car la mesure de la quantité, c’est ce qui fait connaître la quantité, et la quantité en tant que quantité se connaît ou par l’unité ou par le nombre. Or, tout nombre est connu au moyen de l’unité. Ce qui fait connaître toute quantité en tant que quantité, c’est par conséquent l’unité, et la mesure primitive par laquelle on connaît, est l’unité même ; d’où il suit que l’unité est le principe du nombre en tant que nombre.

C’est par analogie avec cette mesure que dans le reste on appelle mesure une chose première au moyen