Page:Aristote Metaphysique 1840 2.djvu/183

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de la chair, de l’œil et des autres parties du corps.

Il y a une science de l’être considéré en tant qu’être et indépendamment de tout sujet matériel : voyons donc s’il faut admettre l’identité de cette science et de la physique, ou bien plutôt leur différence. La physique traite des êtres qui ont en eux-mêmes le principe du mouvement. La science mathématique est une science théorétique, il est vrai, et qui traite d’objets immobiles ; mais ces objets ne sont pas séparés de toute matière. La science de l’être indépendant et immobile est donc différente de l’une et de l’autre de ces deux sciences ; supposé qu’il y ait une substance qui soit réellement ainsi, je veux dire indépendante et immobile, ce que nous nous efforcerons de prouver. Et s’il y a une nature de cette sorte parmi les êtres, ce sera là la nature divine, ce sera le premier principe, le principe par excellence.

Il y a, à ce compte, trois sciences théorétiques : la Physique, la Science mathématique, la Théologie. Or, les sciences théorétiques l’emportent sur les autres sciences. Mais celle que nous venons de nommer la dernière l’emporte sur toutes les sciences théorétiques. Elle a pour objet l’être qui l’emporte sur tous les êtres ; et c’est la valeur de l’objet propre de la connaissance, qui détermine ou la supériorité d’une science, ou son infériorité.

C’est une question de savoir si la science de l’être en tant qu’être est, oui ou non, une science universelle. Les sciences mathématiques traitent chacune d’un genre d’êtres déterminé ; la science universelle embrasse tous les êtres. Si donc les substances physiques