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IX.

Parmi les êtres, les uns sont en acte seulement, les autres seulement en puissance, d’autres en puissance et en acte tout à la fois ; il y a enfin l’être proprement dit, l’être sous le rapport de la quantité, et sous le rapport des autres catégories. Quant au mouvement, il n’existe pas en dehors des choses : c’est toujours relativement à quelqu’un des points de vue de l’être que s’opère le changement. Et le changement diffère non-seulement selon les différentes catégories, mais encore dans la même catégorie[1]. Chaque catégorie est double dans les êtres : pour l’essence, par exemple, il y a la forme de l’objet et la privation de la forme ; pour la qualité, le blanc et le noir ; pour la quantité, le complet et l’incomplet ; enfin l’objet monte ou descend, il est léger ou lourd, s’il s’agit de la vitesse. Il y a donc autant d’espèces de mouvement et de changement, que l’être a lui-même d’espèces[2].

Dans chaque genre d’êtres il y a l’être en puissance et l’être en acte. J’appelle mouvement l’actualité du possible en tant que possible ; et voici la preuve de l’exactitude de cette définition. C’est quand il y a

  1. Et propter hoc, motus non est aliquod genus commune omnium motuum. St. Thomas, fol. 146, b.
  2. Voyez Physic. auscult., I. III, 1, 2, 3 ; Bekker, p. 200 sqq.