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choses : tel est le rapport du moteur avec l’objet en mouvement.


X.

L’infini[1] est ou ce qu’on ne peut parcourir, parce qu’il est dans sa nature de n’être point parcouru, au même titre que le son est invisible ; ou ce qu’on ne peut achever de parcourir ; ou bien ce qu’on ne parcourt que difficilement ; ou enfin ce qui n’a ni terme ni limite, quoique de sa nature susceptible d’en avoir. Il y a encore l’infini par addition ou par soustraction, ou par addition et soustraction tout à la fois[2].

  1. Sur l’infini, voyez la Physique, livre IV, 4 sqq. ; Bekker, p. 210 sqq.
  2. C’est l’infini, ou plutôt l’indéfini numérique. Toute quantité quelconque est susceptible d’augmentation ou de diminution. Il y a pourtant lieu à maintenir la distinction que semble établir Aristote entre les quantités indéfinies. L’infini par addition, πποδθέσει, c’est plus spécialement le nombre proprement dit, auquel on peut sans cesse et sans fin ajouter une unité de même nature que celles qui entrent dans sa composition. L’infini par soustraction, ou par division, ἀφαιρέσει, c’est la grandeur proprement dite, l’étendue, laquelle est divisible à l’infini. Enfin le temps est infini, et par soustraction parce qu’il est un continu, et par addition parce qu’il est susceptible d’être compté. Le mouvement, selon Aristote, est dans le même cas que le temps ; car le temps, dans son système, est ou le mouvement même, ou un mode du mouvement.