Page:Aristote Metaphysique 1840 2.djvu/206

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n’y a pas d’intermédiaire faisant partie du même genre ; c’est encore ce qui suit le conséquent[1]. Ainsi, les lignes viennent après la ligne, les monades après la monade, la maison après une maison. Mais rien n’empêche qu’il y ait un intermédiaire d’un autre genre ; car le conséquent est toujours à la suite de quelque chose, et a quelque chose qui lui est postérieur : l’unité n’est pas le conséquent de deux, le premier jour de la lune n’est pas le conséquent du second.

L’Adhérence[2] est le contact de ce qui se suit.

Tout changement a lieu dans les opposés, c’est-à-dire dans les contraires et dans la contradiction. Or, il n’y a pas de milieu entre les choses contradictoires ; c’est donc évidemment entre les contraires que se trouve l’intermédiaire.

La Continuité[3] est une sorte d’adhérence ou de contact. On dit qu’il y a continuité, quand les limites par lesquelles deux êtres se touchent et se continuent l’un l’autre se confondent entre elles. On voit alors que la continuité se rencontre dans les êtres susceptibles, de leur nature, de devenir un être unique, par contact, et que la succession est le principe de la continuité. Le conséquent n’est point en contact ; mais ce qui est en contact est conséquent. S’il y a continuité, il y a contact ; mais s’il n’y a que contact, il n’y a point encore continuité. Pour les êtres qui ne sont pas sus-

  1. Ἐφεξῆς.
  2. Ἐχόμενον.
  3. Συνεχές.