Page:Aristote Metaphysique 1840 2.djvu/219

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de toutes choses, puisque les qualités et les mouvements n’existent pas indépendamment des substances. Ajoutons que ces principes sont probablement l’âme et le corps, ou bien l’intelligence, le désir et le corps[1].

Sous un autre point de vue encore, les principes sont, par analogie, identiques pour tous les êtres : ainsi ils se réduisent à l’acte et à la puissance. Mais il y a un autre acte et une autre puissance pour les différents êtres, et la puissance et l’acte ne sont pas toujours marqués des mêmes caractères. Il est, par exemple, des êtres qui sont tantôt en acte, tantôt en puissance : ainsi le vin, la chair, l’homme. Alors les principes en question rentrent dans ceux que nous avons énumérés. En effet, l’être en acte, c’est d’un côté la forme, dans le cas où la forme peut avoir une existence indépendante, et l’ensemble de la matière et de la forme ; de l’autre, c’est la privation : ainsi les ténèbres ou le malade. L’être en puissance, c’est la matière ; car la matière est ce qui peut devenir l’un ou l’autre des deux opposés. Les êtres dont la matière n’est pas la même sont autrement en puissance et en acte que ceux dont la forme n’est pas la même, mais diffère : ainsi, l’homme a pour causes les éléments,

  1. On sait ce qu’Aristote entend par âme ; on ne s’étonnera donc pas de voir Alexandre développer ainsi ce passage : ταῦτα γὰρ ( scil. αἴτια), φησὶν, ἔστι ψυχὴ ἴσως καὶ σῶμα, ὥσπερ ἐπὶ τῶν φυτῶν, ἢ νοῦς καὶ σῶμα καὶ ὄρεξις, ὡς ἐπὶ ἀνθρώπων, ἢ σῶμα καὶ ὄρεξις, ἐπὶ τῶν ἀλόγων ἔστιν ἰδεῖν. Ainsi il y a trois cas : 1° âme et corps, le végétal ; 2° corps et désir, la bête ; 3° intelligence, désir et corps, l’homme. Voyez Schol., p. 801, Sepulv., p. 289.