Page:Aristote Metaphysique 1840 2.djvu/220

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à savoir le feu et la terre, qui sont la matière, puis sa forme propre, puis une autre cause, une cause externe, son père, par exemple, et outre ces causes, le soleil et le cercle oblique[1], lesquels ne sont ni matière, ni forme, ni privation, ni des êtres du même genre que lui, mais des moteurs.

Il faut considérer ensuite que, parmi les principes, les uns sont universels, les autres ne le sont pas. Les principes premiers de tous les êtres sont d’un côté l’actualité première, c’est-à-dire la forme ; de l’autre, la puissance. Or, ce ne sont pas là les universaux ; car c’est l’individu qui est le principe de l’individu, tandis que de l’homme universel il ne sortirait qu’un homme universel : or, il n’y a pas d’homme universel existant par lui-même ; c’est Pelée qui est le principe d’Achille ; c’est ton père qui est ton principe ; c’est ce B qui est celui de cette syllabe BA : le B universel ne serait que le principe de la syllabe BA en général. Ajoutons que les formes sont les principes des essences. Mais les causes et les éléments sont, comme nous l’avons dit, différents pour les différents êtres ; pour ceux, par exemple, qui n’appartiennent pas au même genre : couleurs, sons, essences, qualités ; à moins toutefois qu’on ne parle par analogie. De même pour ceux qui appartiennent à la même espèce ; mais alors ce n’est pas spécifiquement qu’ils différent ; alors cha-

  1. Le zodiaque. C’est là une cause de l’homme, dans le système d’Aristote, parce que le soleil parcourt les signes du zodiaque, et que ce mouvement, qui est le mouvement des saisons, est la cause de la production et de la destruction des êtres dans le monde terrestre.