Page:Aristote Metaphysique 1840 2.djvu/242

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X.

Il nous faut examiner aussi comment l’univers renferme le souverain bien ; si c’est comme un être indépendant, qui existe en soi et par soi, ou bien comme l’ordre du monde ; ou enfin si c’est des deux manières à la fois, ainsi que dans une armée. En effet, le bien de l’armée, c’est l’ordre qui y règne et son général, et surtout son général : ce n’est pas l’ordre qui fait le général, c’est le général qui est la cause de l’ordre. Tout a une place marquée dans le monde, poissons oiseaux, plantes ; mai » il y a des degrés différents, et les êtres ne sont pas isolés les uns des autres ; ils sont dans une relation mutuelle, car tout est ordonné en vue d’une existence unique. Il en est de l’univers comme d’une famille. Là les hommes libres ne sont point assujettis à faire ceci ou cela suivant l’occasion ; toutes leurs fonctions, ou presque toutes sont réglées. Les esclaves, au contraire, et les bêtes de somme, concourent pour une faible part à la fin commune, et habituellement l’on se sert d’eux au gré des circonstances. Le principe du rôle de chaque chose dans l’univers, c’est sa nature même : tous les êtres, veux-je dire, vont nécessairement se séparant les uns des autres ; et tous, dans leurs fonctions diverses, conspirent à l’harmonie de l’ensemble.

Nous devons indiquer toutes les impossibilités,