Page:Aristote Metaphysique 1840 2.djvu/245

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production, et quelle est la cause de la production ? c’est ce que personne ne nous dit.

Non-seulement ceux qui reconnaissent deux principes doivent admettre un autre principe supérieur, mais les partisans des idées doivent admettre, eux aussi, un principe supérieur aux idées ; car en vertu de quoi y a-t-il eu déjà, y a-t-il encore participation des choses avec les idées ? Et puis les autres sont forcés de donner un contraire à la sagesse et à la science par excellence, tandis que nous ne le sommes pas, n’y ayant pas de contraire à ce qui est premier, car les contraires ont une matière, et sont identiques en puissance. Or, l’ignorance, pour être le contraire de la science, impliquerait un objet contraire à celui de la science. Mais ce qui est premier n’a pas de contraire.

Que si d’ailleurs il n’y a pas d’autres êtres que les êtres sensibles, il ne peut plus avoir ni principe, ni ordre, ni production, ni harmonie céleste, mais seulement une suite d’infinie de principes, comme chez tous les Théologiens et les Physiciens sans exception. Mais si l’on admet l’existence des idées ou des nombres, on n’aura la cause de rien ; du moins on n’aura pas celle du mouvement. Et puis comment d’êtres sans étendue tirera-t-on l’étendue et le continu ? car ce n’est pas le nombre qui produira le continu, ni comme cause motrice, ni à titre de forme. Ce n’est pas non plus un des contraires qui sera la cause efficiente