Page:Aristote Metaphysique 1840 2.djvu/330

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cette leçon : Post ἄλλαι ET ἢ τ. τ. ἢ κ. ἄλλαι (vel ἄλλων) ; p. 1028. Il n’est pas impossible que telle ait été, en effet, la leçon primitive. Après la généralité seraient venus les cas particuliers ; après avoir demandé si les êtres sensibles sont les seules substances, Aristote a bien pu demander si ce ne serait pas quelques-uns seulement des êtres sensibles, Tούτων τινές. ce qui entraînait ἢ καὶ ἄλλων, car le philosophe s’était posé aussi cette question : Y a-t-il encore d’autres substances ? Cependant, il faut le dire, le membre de phrase rétabli par Brandis n’est guère qu’un embellissement oratoire ; la période, telle qu’il la donne, est mieux cadencée : π. δ. α.μ. ο. ε. ἢ καὶ ἄλλαι, ἢ τούτων τινὲς ἢ καὶ ἄλλων, ἢ τούτων μὲν ο. ἕ. δ. τ. …, mais le sens n’y a rien gagné. C’est-là sans doute le motif qui a fait revenir Bekker à la leçon vulgaire, et aussi l’habitude générale du style d’Aristote ; car si Aristote (et il suffit de lire quelques lignes de ses écrits pour s’en assurer) soigne singulièrement les détails de sa phrase courte et serrée, il ne descend guère aux petits expédients des rhéteurs.

Page 8. Mais la substance réalisée (je veux dire celle qui résulte de l’union de la matière et de la forme), il n’en faut point parler. Évidemment elle est postérieure et à la forme et à la matière, et d’ailleurs ses caractères sont manifestes : la matière elle-même tombe, jusqu’à un certain point, sous le sens. Reste donc à étudier la troisième, la forme. Sur celle-là il y a lieu à de longues discussions. Bekker, p. 1029 ; BRANDIS, p. 131 : Tτὴν μὲν τοίνυν ἐξ ἀμφοῖν οὐσίαν,… ὑστέρα γὰρ καὶ δήλη. Φανερὰ δέ πως καὶ ἡ ὕλη. Περὶ δὲ τῆς τρίτης σκεπτέον· αὕτη γὰρ ἀπορωτάτη.

Nous avons fait tous nos efforts pour que le raisonnement d’Aristote apparût clairement sous les expressions dont nous nous sommes servis pour rendre ὑστέρα et δήλη. Aristote cher-