Page:Aristote Metaphysique 1840 2.djvu/364

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faire plus tard, et qu’Aristote consacre réellement un chapitre tout entier du livre XII, le 8e, à l’examen de la question relative aux êtres sensibles éternels.

Page 205. C’est là l’unité d’Anaxagore, car ce terme exprime mieux sa pensée que les mots : Tout était ensemble.

Au lieu de : βέλτιον γὰρ ἢ ὁμοῦ πάντα, les anciens éditeurs lisent : β. γ. ἦν ὁμοῦ π., ce qui est en contradiction avec l’intention même d’Aristote : pourquoi, en effet, se serait-il servi de l’expression τὸ ἕν, si la formule habituelle d’Anaxagore eût ete préférable ? tandis que le rapprochement des doctrines d’Anaxagore avec celles d’Empédocle au principe duquel Aristote donne formellement ailleurs le nom d’unité, liv. III, t. 1. pag. 89, 90, motive suffisamment le changement opère dans les termes. Du reste, tous les traducteurs latins ont entendu comme nous faisons ce passage. Bessarion va même jusqu’à mettre le μίγμα d’Empedocle et d’Anaximandre dans le même cas que l’ὁμοῦ πάντα d’Anaxagore, et suppose qu’Aristote le transforme aussi en τὸ ἕν : Melius namque quam cuncta simul et quam mistura Emped. et Anax. ; mais la construction de la phrase s’oppose à une pareille interprétation, et le βέλτιον ne tombe grammaticalement que sur ὁμοῦ πάντα. Le texte véritable est donc βέλτιον ἤ, ou plutôt βέλτιον ἦν ἤ, et la variante s’explique par la disparition dans les mss. de l’un de ces deux mots qui ne diffèrent que par l’accent.

Pages 205, 206. C’est là ce que dit Démocrite : Tout était à la fois en puissance, mais non pas en acte. Ἦμῖν πάντα δυνάμει, ἐνεργείᾳ δ’ οὔ.

Démocrite fut, comme on sait, le premier philosophe qui donna en prose l’exposition suivie d’un système. Ces paroles ont bien l’air d’être un extrait textuel du livre de Démo-