Page:Aristote Metaphysique 1840 2.djvu/51

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tion, que nous avons passés sous silence dans les Analytiques[1]. La solution de la difficulté que nous n’y avons qu’indiquée, nous servira pour nos recherches concernant la substance. Voici cette difficulté : Pourquoi y a-t-il unité dans l’être défini, dans l’être dont la notion est une définition ? L’homme est un animal à deux pieds. Admettons que ce soit-là la notion de l’homme. Pourquoi cet être est-il un seul objet, et non pas plusieurs, animal et bipède ? Si l’on dit homme, et blanc, il y a pluralité d’objets quand l’un n’existe pas dans l’autre ; mais il y a unité quand l’un est l’attribut de l’autre, quand le sujet, l’homme, éprouve une certaine modification. Dans le dernier cas les deux objets en deviennent un seul, et l’on a l’homme blanc ; dans le premier, au contraire, les objets ne participent point l’un de l’autre, car le genre ne participe point, ce semble, des différences ; sinon la même chose participerait à la fois des contraires, les différences qui marquent les distinctions dans le genre étant contraires l’une à l’autre. Y eût-il participation, il en serait de même encore. Il y a pluralité dans les différences : ainsi, animal, qui marche, à deux pieds, sans plumes. Pourquoi donc y a-t-il là unité et non pas pluralité ? Ce n’est pas parce que ce sont les éléments de l’être ; car alors l’unité serait la réunion de toutes choses[2]. Or, il faut que tout ce qui

  1. C’est dans le livre II des deuxièmes Analytiques qu’Aristote traite de la définition. Voyez Bekker, p. 89 sqq.
  2. La question est résolue, relativement à l’homme, et à l’être animé, dans le De anima, liv. II, 2, Bekker, p. 413-14.